Thierry Simon, 20 ans de carrière

Thierry Simon est agent qualifié d’exploitation. Quatre fois par jour, il transfert les mâchefers de l’usine d’incinération vers le site de valorisation Scorvalia, à Plabennec. La problématique des déchets, il la connaît : ça fait 20 ans qu’il travaille dans le secteur d’activités. Au fil des années, il a vu évoluer le métier. De manière positive. Pour La Tribune, il revient sur ces deux dernières décennies.

Thierry, où et comment avez-vous commencé votre carrière dans le secteur des déchets ?

J’ai commencé il y a 20 ans, sur l’ancien Centre d’enfouissement technique (CET), à côté du Spernot. C’était alors la société Grandjouan SACO qui m’employait. J’étais manoeuvre au sol puis conducteur d’engin. Ensuite, quand l’usine du Spernot a ouvert, le CET a fermé. Le personnel a été repris par Sotraval. Pendant 5 ans, j’ai été opérateur de saisie. Je rentrais les données récoltées au passage des camions sur le pont des pesées. Mais je ne suis pas un homme de bureau. Alors, quand l’opportunité s’est présentée, je suis retourné sur le terrain.

Quel regard portez-vous sur les métiers liés aux déchets ?

Il a beaucoup évolué ! Il y a 20 ans, on était un peu considérés comme « les tares de la société ». En bas de l’échelle. Ce n’était pas facile. Les gens ne restaient pas sur leurs postes. Ils essayaient de trouver mieux ailleurs. Depuis 5 / 6 ans, ça bouge de manière positive. Il y a eu la vague écologiste. C’est entré dans les mœurs. Et la réglementation a durci. Ça a tiré le métier vers le haut. Quand j’ai été embauché, le DRH m’a expliqué que c’était des métiers porteurs qui allaient évoluer. Il avait raison. Ici, je ne suis pas malheureux !

Vingt ans d’expérience, vous êtes une mémoire vivante pour l’entreprise ! Vous avez sans doute le recul pour apprécier son évolution et avoir un regard sur votre parcours. Qu’en pensez-vous ?

Sotraval m’a fait progresser et m’a permis de gagner en autonomie. Je vous l’ai dit, je ne suis pas un homme de bureau. L’entreprise m’a donné ma chance. Quand elle m’a proposé ce poste d’agent qualifié d’exploitation, je l’ai saisie. J’ai passé mes permis poids lourd et super lourd. Aujourd’hui, je vois du monde. J’échange avec les deux permanents d’Eurovia* sur le site de Plabennec. L’entreprise, elle, a pris de l’importance. Il y a quelques années encore, il n’y avait pas de projets. Aujourd’hui, même si tous n’aboutissent pas, il y a une vraie dynamique. C’est une motivation pour le personnel. L’organisation est meilleure. Avant, entre les ouvriers et la direction, il y avait un vrai fossé. Maintenant, on peut facilement parler. Avec Jean-René Robin, par exemple, sur le terrain.

Travailler dans les déchets a-t-il modifié vos comportements ?

J’ai toujours été écolo dans l’âme. Même si mon métier c’est de conduire un 44 tonnes, sorti du Spernot, je préfère le vélo à la voiture. Avant, quand j’étais opérateur de saisie, je recevais les textes avec les nouvelles réglementations pour orienter les clients. J’ai gardé le réflexe de m’informer. J’en discute avec Claude Auville, Jean-René Robin ou Anthony, le directeur d’exploitation de Scorvalia. Et quand il y a un reportage à la télé sur le sujet, je m’y intéresse.
* Eurovia détient 51 % du capital de la société Scorvalia. Sotraval, 49 %